Ma Transvé 2015

transV2015Finir la Transvé était pour moi un « vieux » rêve de VTTiste. J’ai passé 5 ans sur Nice à rouler sur les chemins de l’arrière pays nicois sans jamais trop oser m’inscrire pour le faire, me disant que je n’avais pas le niveau.
Et puis fin 2014 je reprends le vélo après presque 5 ans d’arrêt et je découvre le FAT d’abord avec un kona WO, et ensuite la rencontre avec Yann achève de me convaincre de rouler sur une salamandre.

Je sens que je vais prendre beaucoup de plaisir à son guidon et fin d’année oblige, avec ma chérie on se promet pour 2015 de faire un truc sportif qui nous fait un peu se sortir de notre zone de confort et qui nous motive pour (vraiment) reprendre le sport. OK, pour moi ce sera la transvé cette année. Première fois qu’il y a une catégorie FAT, allez je sais que je peux y arriver malgré ma forme physique au ras des paquerettes.

Dès le mois de janvier j’attaque l’entrainement en commençant par un WE fat dans la neige avec une bande de tarés qui roulent avec des vélos bizarres (on a du bien faire 30km dans le weekend !!), j’enchaine à fond avec une petite traversée du Vercors pendant 10 jours (allez je mets 250km au grand max), les 2000 de Bruniquel fin mars (40km et 1000m D+) et puis une petit sortie de 70km et 1600D+ mi mai ou je fini sur les rotules. Bref un bon entrainement de 5 mois au j’ai du faire 1000km…. Bon pas grave le moral est là donc le reste devrait suivre.

J-1

je me retrouve dans le fourgon de Yann direction la Colmiane pour aller chercher le fameux dossard. Fefinou ne viendra pas donc je croise les doigts pour qu’a part Yann, Boude et moi il n’y ai pas d’autre Fat inscrit, comme ça podium pour ma première participation ! Finalement Pascal a chargé son fat et viens nous rejoindre pour « nous accompagner parce qu’il n’a pas la forme »…
On récupère les plaques, et on regarde la liste des fat engagés.. On est 3 + Pascal (Yann a bien négocié l’inscription de derniere minute, il vous expliquera comment…).

Petit photo de la team salamandre et hop on file caler les fourgons à coté d’autres givrés l’occasion de faire connaissance et discuter du parcours. Je suis bien content de ne pas l’avoir reconnu vu ce qu’on nous raconte (je cite Louis-Marc : « en reconnaissant le parcours, si je ne m’étais pas inscrit, je ne serai pas venu ». Je connais pas le bonhomme, mais visiblement il a l’air assez costaud et n’a pas l’air de dire ça pour se faire mousser…)

Jour J

Nuit courte, réveillé par les voisins qui font du rafus 45min avant le réveil, on se lève, prépare les vélos et hop on file sur la ligne de départ ou on retrouve Boude affuté comme une sauterelle de compet et remonté à bloc. Je me rends compte à ce moment là que le podium ne sera pas pour moi.

6h pétante, ca y est le départ est donné. Je pars tranquillou en essayant de garder Yann en ligne de mire histoire d’essayer de rouler un peu ensemble. Au bout de 500m et à la premiere montée, je me rends bien compte qu’on ne se reverra qu’à Nice, je préfère rouler à mon rythme et finir plutot que de me cramer dès le départ.

Je monte la première difficulté dans la queue du peleton de tete (dernier de la premiere vague quoi) et ca passe plutôt bien (…) j’arrive en haut assez content, la langue n’a meme pas touché le pneu avant dans la montée.

La première descente je la connaissais pour l’avoir faite plusieurs fois et elle passe plutôt bien. La montée du Brec d’Utelle et la descente derrière fais mal. Portage obligatoire et descente qui se finit en successions de marches qui achevent mes petits bras. Ravitaillement et premieres douleurs de crampes, mais après un bon ravito, ca repars comme en 40… enfin comme en 40 avec une balle dans la jambe quoi.

La remontée du col de la porte est longue et dure et arrivée en haut premier doute… est-ce que je vais aller au bout ? je me rend bien compte que je n’ai pas l’entrainement, le corps a du mal à avancer, mais le moral est là (enfin au fond à gauche on en trouve un peu).
Le portage (enfin poussage) après le ravito est dur mais la descente qui suit est belle et le paysage superbe ! Le moral est revenu en bas de la descente, mais la montée au Férion l’a de nouveau fait fuir, et là je me dis qu’au Ravito, je lache l’affaire car trop peur de me ramasser dans la descente.

Après une longue et éprouvante montée par la piste DFCI (j’ai fait une partie à pied tellement j’étais HS), le ravito du Férion est là… J’ai du mal à m’alimenter, j’ai la gerbe et le moral n’est plus là.

Je me renseigne sur le comment on fait pour abandonner, et le gars me dit qu’il faut rentrer à Nice par la route…. Mais bon c’est dommage parce que la porte horaire n’est pas loin et que de la y’ pas de souci pour l’atteindre. On est quelques uns à ramer et on se motive tous pour aller au moins essayer de choper la porte de 17h30 au plan d’Arriou.

Je me motive, et là la descente du Férion c’est du pur bonheur, j’ai rarement pris autant mon pied et malgré la fatigue, je me surprend à passer presque toutes les epingles sur le vélo et presque tous les passages un peu chaud sur le vélo. Vers la fin j’en ai quand passé un sous le vélo après un beau soleil et là je me suis dis c’est bon j’arrete, trop dangereux… sur ce un autre compagnon d’aventure passe ce fameux passage lui aussi sous le velo et fini dans le même arbre que moi… Je lui dis qu’arrivé en bas je lache l’affaire, et il arrive à me convaincre que si on arrive à la porte avant la fermeture, y’a pas de raison qu’on finisse pas… On termine la descente ensemble (finalement aussi rapidement que la premiere partie, mais sans se vautrer) et arrivée en bas, il est 17h05 soit 25 minutes avant la fermeture.

Allez, c’est bon j’ai de bonnes sensations après cette bonne descente, je continue, on va pas se chier si près du but !

Mais 5 minutes après on attaque la remontée vers le ravito d’Aspremont, et de nouveau c’est dur (ben oui, dès qu’il faut monter, c’est dur banane !). Du coup au ravito, moral dans les chaussettes, le corps ça fait 40km qu’il n’a plus envie d’avancer, en plus j’ai une envie de ch… qui me tord le bide et impossible de s’arreter ; c’est la seule partie du parcours ou on roule autour des maisons… bref j’arrive au ravito, retrouve mes compagnons d’infortune (oui eux ils roulent bien en montée encore) et là coup de fil de Yann..
« Fred, si tu arrives à Nice, tu finis sur le podium avec Pascal et moi. Podium full Salamandre ! »

Bon ni une ni deux, le moral revient pendant 3 minutes, je fais le plein de flotte, je bouffe un peu et hop j’attaque la montée du Mont Chauve… et bizarrement j’en ai plus rien à fou.. du podium au bout de 3 min à porter/pousser le velo dans les cailloux… Au détour d’un bosquet je soulage mon ventre et donne un peu d’engrais à un pin parasol, et puis de nouveau ca va mieux. Je croise un randoneur qui me dit que le sommet n’est pas loin et qu’après c’est que de la descente. La phrase de Yann sur le podium me revient et je me dis que ce serait trop con d’abandonner là et de craquer si près du but. Et en plus, quoi qu’il arrive il faut que je rentre à Nice en velo, alors autant se faire plaisir….

Je fini la derniere partie de la montée (qui est presque plate) en pédalant et me surprend même à passer les marches (montantes) sur le vélo et une fois en haut, je vois la mer, Nice et la descente qui s’ouvre à moi. Une bonne grosse dose de motivation arrive et j’enquille la descente à fond la caisse (tout est relatif) et sans poser ni pied, ni dos à terre. Dans la grande rampe finale bien raide, je me fais doubler par un mec d’abord puis son vélo ensuite et je décide de poser pied à terre pour la fin du passage…

fred TVDernier passage de verdure avant la ville et le Paillon, et là malheureusement on (je suis encore avec quelques zombies comme moi qui ont le regard vide, mais motivés pour arriver au bout) voit Georges Edouard sur sa moto qui nous fait signe que le tunnel du paillon est fermé, et que la fin va se faire en convoi par la route. On attend les derniers qui arrivent, puis on file à 10-15 environ rejoindre la promenade, un peu décu de ne pas arriver par le Paillon, mais content d’arriver au bout de mes peines !

J’arrive sur la promenade ma femme et mes enfants m’attendent et m’applaudissent, je suis trop heureux d’être arrivé au bout. Le speaker qui annonce les derniers arrivants annonce mon nom et une jolie fille me colle mon autocollant de finisher, et une autre me donne la plaque de n°3 du classement FAT ! Pas de photo sur le podium avec Yann et Pascal, mais j’y suis arrivé à la boucler MA transvé ! A 3 minutes du hors délai !!! 13h27 pour finir et dernier du classement, mais je suis trop fier !

Pour marque-pages : Permaliens.

7 Commentaires

  1. Encore bravo Fred, pour la performance et le compte rendu .
    C’était un super pari et tu l’a réussi!

    Et le résultat est la, dernier du classement, mais tu ne comptes pas les abandons, il doit y en avoir pas mal derrière toi!
    Ça donne presque envié de tenter l’aventure, même si je sais que c’est un rêve hors de portée …

  2. Sacré Fred, première TV en Fat , en chemisette et il finit premier (en commençant par le fin)…. trop fort Fred, vraiment trop trop fort … BRAVO !!!

  3. Tu peux déjà attaquer par la transve50, tu vas avoir un bel aperçu du parcours avec 2 belles descentes (Férion et Mont Chauve).
    Et l’année suivante tu fais l’intégrale…. ou pas 😉

  4. Bravo à toi, j’hesites toujours à me jeter dans cette aventure….pour info si tu avais connu Louis-marc tu aurais abandonné avant le départ. le type fut multiple champion de France de ski de fond par le passé, pionnier su single speed en France. Il a fait et terminé la TV en mono vitesse! Un vrai pur athlete….ca pose ta performance. encore bravo

  5. ÉNORME ! Bravo Fred, quelle belle aventure, et quel courage d’être allé au bout… en FAT !

  6. Tu as des talents de narrateur, on est presque essoufflé dans la lecture de l’histoire. En tout cas bravo, vu les photos du parcours, tu es un vrai champion.

  7. quel mental….quel parcours! faut vraiment encaisser et voir plus loin que les minutes qui s’écoulent!

    bravo poulet!

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